mercredi 4 novembre 2009

Freycinet NP

Préparez-vous à être jaloux.
Alors oui, Freycinet NP, sur la côte Est, c'est beau. Surtout quand le soleil est au rendez-vous.
Parti de Lime Beach sous un beau ciel bleu, je retraverse la péninsule de Tasman, puis prends un super raccourci, une route en terre à travers la forêt, afin d'éviter l'autoroute et aussi pour gagner du temps; après 20kms, il y a un énorme trou au milieu de la route, probablement pour des travaux. Demi-tour obligatoire. J'aurais apprécié de voir un panneau 'Route Barrée dans 20kms' au début de la piste. Ca aurait été malin, et très utile! Je croise un local qui est ravi de m'expliquer la direction à prendre sans retourner sur l'autoroute. Je continue sur une piste en terre, traverse des petits ponts de bois, salue du regard les vaches, et enfin rejoint le bitume. Arrêt achat de victuailles.
La route jusqu'au parc longe la côte, avec une vue lointaine sur Freycinet.

Un premier aperçu de la côte:

ça s'annonce bien!


Là c'est la plage où j'ai déjeuné, la bien-nommée Friendly Beach. Comme passe-temps pendant mon déjeuner je shootais à coups de galets la mouette qui rôdait trop près. C'était chouette!

Arrêt au bureau du Parc pour glaner les quelques infos nécessaires pour camper dans le parc. Petit tour autour de la côte, notamment le phare du Cape Tourville; nommé d'après le commandant Anne Hilarion de Constantin, comte de Tourville, illustre guerrier apparemment.
Retour au camping.
Le spectacle lors de mon dîner du soir:

Regardez bien, à l'arrière-plan, y'a un oiseau perché sur le dos d'un autre oiseau. J'étais en train de manger mon souper et je me suis retrouvé témoin involontaire d'une scène peu commune. Je suis sûr que ça va vous intéresser. En résumé :
Oiseau N°1 grimpe sur le dos de oiseau N°2, et y effectue comme un massage avec ses pieds, plutôt rigolo à voir. A ce moment là j'ai arrêté de manger pour pouvoir mieux observer. Oiseau N°1 "masse" de plus en plus, les deux volatiles commencent à pousser des cris, puis ils se collent l'un à l'autre, grands cris et ailes déployées. Là j'ai compris de quoi il s'agissait, après tout c'est l'printemps ici. Puis oiseau N°1 descend de son piédestal, (fin de l'orgasme apparemment) et tous deux plongent le bec dans l'eau pour se rafraîchir. Et moi je plonge mon bec dans mon verre de vin australien, troublé par tant d'exhibitionnisme animal...

Le lendemain, départ pour 2 jours de 'rando' dans le parc, sentier très facile, peu de dénivelé, deux nuits au programme, take it easy, youpi.

Un 'super fairy wren' qui s'admire dans mon rétroviseur. Il est resté quelques minutes.


Très peu de monde sur le sentier.
Hazards Beach. MA plage.


Une maman wallby et son petit...

L'arrivée au Byan's Lagoon. Petit sieston sur le sable blanc. Y'avait personne. Soleil, sable blanc, eau turquoise, petite brise légère. Y'avait pas plus heureux que moi. A part peut-être le gars sur son voilier, qui sirotait une bière bien fraîche le cul dans un fauteuil moelleux.

Retour à Cooks beach, là où j'ai planté la tente.
Dîner raffiné, au foie gras de canard:

J'avais fait les choses bien cette fois. J'avais acheté du pain (ou ce qui y ressemble le plus) dans une boulangerie (ou ce qui y ressemble le plus), et la p'tite bouteille de muscat qui va bien avec. De quoi faire de jolis rêves. A 20h00, il fait nuit, au lit.

Le lendemain, pas aussi beau. Traversée du parc au programme pour rejoindre Wineglass Bay, environ 6 heures de marche. Levé de bonne heure, j'entame l'ascension le pas léger; quelques minutes plus tard le pas est moins léger, en fait ça grimpe bien fort, j'ai la bouche grande ouverte. Erreur fatale puisqu'un moustique en profite pour y entrer (histoire de peaufiner sa connaissance de l'anatomie humaine sans doute). J'ai eu beau cracher, je crois qu'il n'est pas sorti. Il finira bien par sortir me dis-je.

Autoportrait vu du dessous. L'auteur, dubitatif, médite sur la condition météorologique.

Hazards Beach, à gauche...c'est beaucoup moins paradisiaque...


Le lichen sur les branches...

Une fois de plus j'ai perdu la trace du sentier. Avec les arbres en plein chemin et la végétation galopante, c'est plutôt facile de se perdre, j'ai aucun mérite. Je me suis mis alors à chercher du regard les petites flèches en plastique jaune qui indiquent la piste à suivre. Ces flèches jaunes n'ont vraisemblablement pas été installé au printemps, sinon le p'tit génie se serait rendu compte qu'au printemps la moitié des fleurs du parc sont jaunes. J'étais donc là, au milieu de nulle part, cherchant des ptites flèches jaunes parmi les ptites fleurs jaunes. Je suis devenu fou assez rapidement. Si des randonneurs disparaissent un jour dans le parc, ce sera certainement dans cette zone. J'aurais pas été étonné de trouver un ou deux squelettes avec bonnets et sac-à-dos. Après 15 minutes d'une épique traversée de la forêt, je retrouve le sentier et le sourire.
Et puis j'arrive à Wineglass Bay. Absolument tout seul. Je plante la tente près d'un petit ruisseau, derrière une dune à l'abri du vent, à 10 mètres de la plage.


Si vous faites abstraction du monsieur en rouge et bleu surexcité, vous verrez au milieu à l'arrière-plan ma tente (en vert foncé).

Je croyais être seul, bah en fait non, j'me suis fait un copain wallaby!

Braaaaaaaaahhhh...un peu diabolique sur cette photo....

Tout mignon mon copain wallaby !

Wineglass Bay, quand il fait moins beau c'est moins beau...


Mon café matinal.


Wineglass Bay, toujours nuageux...


Repos minéral sous une boule de granite...
Avant de reprendre la route (étonnant!) jusqu'à St Helens.



Discover the playlist FREYCINET with Bob Marley & The Wailers

Van Diemen's Land

Hobart, capitale de la Tasmanie, jolie petite ville, bien agréable, notamment le marché de Salamanca.

Tous les vendredis soirs, tout l’année, il y a un concert gratuit sur Salamanca place, et ça c’est cool. Les bikers tatoués y côtoient les vieux hippies barbus, les jeunes bien rasés, les gamins qui courent dans tous les sens et tombent par terre et pleurent et se font des tâches sur leurs jeans tout neufs, et le(s) français en vacances.

Le marché a lieu tous les samedis matins, et enfin un marché avec de la vie et de l’ambiance ! (pas comme le marché de Fremantle tout pourri où ils vendent des kangourous en peluche faits à Taïwan). En vrac, fruits et légumes locaux bien entendus, pâtisseries et cafés, jus de fruits frais, yaourts et fromages frais, miel, confitures, chocolats, vins, cartes postales, calendriers, chaussettes et habits de ‘babas-cool’ new-age qui sentent l’encens, vendeur de minéraux, et beaucoup de sculptures en bois (myrte, huon, pin), des groupes de jeunes gens qui jouent de la musique, un monsieur avec un nez rouge qui jouait de la guitare avec un tee-shirt ‘Votez Gary’, et bien d’autres…

Deux nuits à Hobart puis je m’envole vers la péninsule de Tasman, dans le but ultime de visiter la cité pénitentiaire de Port Arthur.


Un chien en bronze...

Un peu (plus) d’histoire : en 1642 le néerlandais Abel Tasman cartographie et nomme l’île ‘Van Diemen’s land’, mais c’est en 1856 que l’île est renommée Tasmanie en son honneur. Port Arthur servit de pénitencier de 1833 à 1850.

Franchement très déçu par Port Arthur, il n’y a que des ruines, impossible de "percevoir" l’atmosphère du lieu ; certains bâtiments ont été restaurés ( avec un toit en tôle !) et d’autre pas.


La première vue sur Port Arthur...


Je préfère prendre en photo les zoziaux...

Admirez la décoration intérieure de l'église; les vitraux sont de toute beauté...


Un perroquet (à gauche) et un toit en tôle...


Les ruines...


J’aurai bien vu le personnel habillé en habits d’époque (ou au moins des acteurs), et exit la cafétéria et ses immondes sandwichs et cappuccino mais un bar en plein milieu du site où le rhum et la bière coulerait à flots, avec des plats typiques de l’époque et des marins bagarreurs et un groupe de musique pour se plonger dans l’ambiance de l’époque ; exit le caddy-minibus, remplacé par une carriole tirée par des chevaux.

Comment se rendre compte de la vie menée sur le site autrement ? Certainement pas en payant 28$ pour voir des ruines, qui, sans panneau explicateur, pourrait tout aussi bien avoir servi de pizzeria ou brasserie ou bordel.

Moralité, Port Arthur, à éviter (jusqu’à ce que je sois nommé manager exécutif du site).



Je plante la tente à Lime Beach...

avec ses poubelles en hauteur… probablement pour exercer les p’tits australiens au basketball.

Je vais au dodo. Réveillé 5 minutes plus tard par des bestioles autour de la tente. Des opposums !


Opposum N°1, qui se demande si la toile de la tente peut servir de trampoline...


Opposum N°2, qui croit que j'l'ai pas vu caché dans son arbre...

M’en fous, cette fois la nourriture est dans la voiture, fermée à clef. N’empêche, j’entends galoper les bestioles autour de ma tente (y’en a même un qui a sauté dessus), je donne régulièrement des coups de pieds dans la toile de la tente pour les éloigner, je les entend fouiller dans les poubelles, et je m’endors.



P'tit déjeuner à Lime Beach...