Outback : Pinnacles & Kangourous

Hi !
Servez vous un tasse de café,et préparez-vous à un long message, j'ai plein de choses à raconter.
J'ai fait mes premiers pas véritablement en dehors de l'agglomération de Perth, là où la terre est rouge et la faune abondante...

J'ai rencontré 4 français, via internet, pour faire un tour dans le désert des Pinnacles, 250km au nord de Perth, en passant à Lancelin et Cervantes. On a donc loué une voiture pour le weekend, départ vendredi après midi. Vendredi matin, j'ai refait mon cv avec Pierre (un grand merci à Pierre et Arthur -géologues français- pour les conseils !). Juste au moment de partir, une agence de recrutement m'appelle pour confirmer un rendez-vous mardi à 15h ! C'est donc le sourire aux lèvres et l'esprit serein que je quitte la ville.

C'était pas moi qui conduisait la tuture parce qu'ayant moins de 25ans, ça aurait coûté plus cher à la location. Donc c'est Guillaume qui s'y colle, pas serein au début, c'est bien normal. Conduire à gauche avec le volant à droite c'est pas évident; heureusement la boîte de vitesse est automatique, ça fait un truc de moins à s’occuper. On a droit aux essuie-glaces à la place des clignotants les 5 premières minutes (éh oui ça aussi c’est inversé !). On se perd un peu pour sortir de la ville, puis direction l’aventure !!

Ca fait du bien de sortir de la ville. Les eucalyptus, la terre rouge, les longues lignes droites : pas de doutes, on est bien en Australie !

Au premier arrêt-pipi, on rencontre un minibus d’Australiens, que des mecs entre 20-25 ans qui chantent, beuglent et sortent pas les fenêtres, avec chacun une bière à la main. Quand la porte du minibus s’ouvre, une cascade de cannettes de bières vides dégringole par terre…Autant dire qu’ils ont un énorme envie de pisser…Evidemment le chauffeur était sobre ; une vraie caricature de surfer australien : grand, baraqué, blond, souriant. Il nous explique qu’il se rend à Lancelin pour un match de footy (le football australien, appelé « aussie rules »).

Ci-dessous un petit croquis de la situation :

Nous aussi on va à Lancelin, on arrive un peu avant la tombée de la nuit ; direction le « bottle shop » pour acheter un pack de bières et une bouteille de vin. On y retrouve le minibus australien, toujours très joyeux. Lancelin est une petite ville côtière, envahie par les surfeurs et kite-surfeurs pendant l’été, mais en octobre c’est plutôt calme. L’auberge de jeunesse est super propre, calme, avec des hamacs etc…L’aubergiste nous conseille un restau qui fait aussi épicerie, et pour 26$ j’avale un poulet au curry avec des bons légumes frais, et avec un bol de riz pour éteindre l’incendie provoqué par les épices dans ma bouche…Le restau étant BYO (bring your own = ramène ta bouteille), on déguste le vin rouge. Je les trouve toujours trop sucré leurs vins, pas assez de goûts. S’ensuit un ananas avec de la glace. Miam!! Un ptit tour sur la plage, puis au dodo ! Demain, les Pinnacles nous attendent !

Samedi matin. Un ptit tour au nord de Lancelin, avec des gigantesques dunes de sable blanc, où pétaradent gaiement les quads et motos qui montent et descendent les dunes inlassablement…

Plus intéressant, y’a des enfants qui descendent les dunes assis ou debout sur un surf . Le temps est nuageux, quelques éclaircies et averses éparses. Mes compatriotes de voyage, en bons français, râlent… ;)

Direction Cervantes, au nord, petite ville réputée pour ses langoustes, et située à quelques kilomètres du Nambung National Park, qui abritent le fameux désert des Pinnacles…

Sur le route, on voit nos premiers kangourous…morts sur la bas-côté, percutés par des voitures…On voit aussi des émeus, vivants…j’étais ému, voir un émeu ça m’émeut…AHAHA-grosse blague-pouêt-pouêt !!

Les routes sont longues, droites, rectilignes, monotones…Mais ça vaut le coup, l’arrivée sur Cervantès est splendide, l’eau de l’océan Indien est turquoise et le sable blanc.

Là encore, l’auberge de jeunesse est propre, calme, respire la sérénité et les vacances décontractées…Il est l’heure de se sustenter. Ce sera une pizza, parce que c’est pas encore la saison des langoustes. La pâte est délicieuse, le pizzaïolo n’est pas radin sur la garniture et les anchois sont succulents…par contre leur machine à café est en panne. Je vais donc dans le bar d’à côté pour boire mon expresso. J’y retrouve le minibus d’australiens, toujours joyeux. Grosse ambiance dans le bar. Un Aussie d’environ 50 ans m’agrippe par le bras, me serre la pince vigoureusement et me dit son nom. Je lui fait répéter 3fois avant de comprendre ; je lui dis à mon tour « I’m Christophe ». Il rigole, me serre la main encore 10 bonnes secondes et va pisser. Apparemment la bière est bonne, par ici.

Allez zou, direction le lac Thétis, là où poussent des stromatolithes. La vue n’est pas superbe, mais mon ptit cœur de scientifique palpite en voyant ces roches se former sous l’action de ptites bactéries… http://fr.wikipedia.org/wiki/Stromatolithe

Allez zou, direction le désert des Pinnacles, et là, pif paf pouf, des Macropodidae (des kangourous, quoi…vivants ceux-là) sur le bord de la route.

Attention la vidéo, y'avait du vent, ça tangue, ça bouge, mais ça bondit !

Boing boing boing boing boing boing...

La qualité est pas terrible, je crois que je vais supprimer la vidéo; ça me donne envie de vomir chaque fois que je la regarde.

Puis entrée dans le désert des Pinnacles, c’est assez suréaliste comme ambiance, c’est un vrai plaisir pour les yeux, et je prends plein de photos.

Alors comment qu’elles ce sont formées ces roches ??

« Ces pinacles sont constitués de grès calcaires (sable calcaire aggloméré et induré par un ciment calcitique).

On propose plusieurs variantes d'un même scénario pour expliquer une telle formation ; en voici la variante la plus fréquemment citée :

Lors des épisodes climatiques humides du quaternaire, un sol et une végétation se sont installés en cet endroit. Des racines pénétraient en profondeur dans le sable. Le lessivage des eaux acides des sols le long des racines, plus les acides secrétés par les racines elles-mêmes, ont plus ou moins et alternativement dissous et recimenté le sable calcaire, au gré des périodes plus ou moins humides, et le transformant en un grès calcaire. Ce grès calcaire formait donc des colonnes cimentées au sein de sable resté meuble..

Lors de l'établissement du climat actuel, la végétation a quasiment disparu, et l'érosion éolienne à enlevé le sol et quelques mètres de sables, dégageant les "piliers", anciens cheminements racinaires indurés, piliers maintenant devenus pinacles.

L'induration et la grésification des sables sont dues aux circulations de fluides (H2O), fluides superficiels comme ici, ou fluides plus profonds dans le cas de diagenèse profonde. Elles concernent des sables calcaires, ou, cas plus fréquent, des sables siliceux. La circulation des fluides est souvent hétérogène, guidée par des cassures, des zones moins compactes ou plus perméables, voire par des organismes vivants (racines dans cet exemple), ce qui est loin d'être le cas général.

La circulation hétérogène des fluides entraîne une grésification/induration hétérogène. L'érosion différentielle dans ces roches différentiellement indurées est à l'origine de morphologies particulières, parfois aussi spectaculaires qu'étranges. »

Source : http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/img_sem/XML/db/planetterre/metadata/LOM-Img101-2004-11-22.xml

Le coucher de soleil n’est pas fantastique, à cause des nuages, mais c’est pas dégeulasse non plus !

Un perroquet vient nous dire bonsoir...

Quelques kangourous gambadent à travers les Pinnacles, trop loins pour prendre une photo.

Je conduis la voiture pour rentrer à l‘auberge, en faisant attention de ne pas percuter les kangourous qui nous regardent passer sur le bord de la route…

Une bonne nuit de sommeil, bercés par le souffle du vent…

Dimanche, le vent ayant fièrement chassé les nuages pendant la nuit, est toujours présent. Direction Hangover Bay, une belle plage, très belle ; pour faire le malin, je m’y baigne. L’eau est bonne mais le vent est taquin…

Un reptile sort des buissons…en bons touristes, on le mitraille avec nos appareils photos.

Un garde du parc (Environment & Conservation) le prend dans sa main, nous explique qu’il s’appelle Bobtail Tiliqua rugosa, on peut même le caresser. Il fait pipi sur la main du garde. Puis il repart dans ses buissons, avec plein de souvenirs dans sa ptite tête de reptile qu’il va pouvoir raconter à tous ses copains reptiles…

On reprend la route, droite, longue, rectiligne, droite, longue, rectiligne, droite, longue, rectiligne…etc…

A la pause casse-croûte, un autre Bobtail qui gigote dans les herbes nous fait sursauter : on croyait que c’était un serpent…Tout va bien, sauf les mouches qui pullulent.

On roule jusqu’au Yanchep National Park, où sont gardés des kangourous, wallabies et koalas en semi-libertés. Le koala est un animal merveilleux, qui dort 20h par jour, et la nuit il mange pendant 4heures, uniquement des eucalyptus. On dirait des gros nounours.

Des wallabies gambadent avec leur petit dans la poche. C’est trop mignon.

Ce fut un weekend bien rempli, oh oui !

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