Melbourne, le matin, je sors du ferry, je me perds dans la vaste banlieue. Pendant une heure j'enchaîne ratages d'intersections et mauvaises directions, c'est une horreur.
Trois semaines immergé dans la nature en Tasmanie effacées en moins d'une heure. Je suis passé d'un environnement quotidien constitué d'oiseaux et de sapins à un environnement débordant de voitures et camions. C'est moche, bruyant, polluant, et pour rajouter à la déprime je suis complètement perdu. J'imagine l'horreur qui m'attends une fois à Sydney.
Sur la route de Sydney, tel un boxeur professionnel j'effectue un crochet au Mont Kosciuszko, le point culminant de l'Australie, à 2228 mètres.
Sur la route je prends un perroquet en stop. Un cacatoès à huppe jaune, ces beaux perroquets blancs, qui peuvent apprendre à parler. Mais on discute pas beaucoup, car il est planqué entre la plaque d'immatriculation et le pare-chocs. Explication: je roule à gauche, normal, ce perroquet s'élance de son arbre côté droit, traverse devant moi alors je ralenti un peu pour lui laisser le temps de donner un coup d'ailes et faire demi-tour ou voler vers le haut (comme font les oiseaux généralement). Pas de bol (pour lui) il continue et PAF et dans le rétroviseur quelques plumes blanches virevoltent légèrement, mais aucune trace du volatil sur la route. J'imagine qu'il a impacté côté gauche, projeté sur les bas-côté, c'est pour ça que je ne l'ai pas vu. Merdouille j'me dis, p#tain mais quel idiot d'oiseau pourquoi il a pas volé vers le haut? Je continue la route. J'espère qu'il m'a pas niqué le moteur. Dans un champ je croise ses congénères, une bonne vingtaine, je leur fais un signe de la tête pour m'excuser, et leur signifier que Robert ne viendra pas dîner ce soir...Je change la musique sur mon ipod. Je pète un coup. J'ouvre la fenêtre en rigolant. La route est un peu abîmée et au passage d'une bosse j'entends un 'pof!' et vois dans le rétroviseur le perroquet qui fait des roulés-boulés dans un nuage de plumes. Je regarde le compteur: Coco a parcouru plus de 20 bornes coincé contre mon pare-chocs...je l'imaginais en train de l'appeler au secours...j'imaginais aussi la tête des autres voitures qui nous ont croisé...
Bref, la photo des dégâts:
(coco si t'es au paradis des perroquets sache que je t'aime d'amour)

Je continue sur la Barry Highway,l'autoroute en terre et graviers, très 'aventure', très sauvage, très 'si il t'arrive un souci t'es dans la merde'. Quelques photos du paysage...
De longues heures de route et c'est l'arrivée dans l'état du New South Wales (nouvelle galles du sud). Au camping mon emplacement est à côté de motards, sympas. Jusqu'à ce qu'ils se mettent à jouer de l'harmonica.

16$, le droit d'accès au Parc, valable 24heures, à 35minutes de voiture depuis le village. Le parc 'Snowy Mountains' est recouvert de neige en hiver, et les autochtones y viennent skier sur des montagnes ridiculement petites.
C'est le printemps, fonte des neiges, mais la nana à l'accueil du parc me prévient qu'il y a toujours beaucoup de neige. C'est ce qu'on va voir...d'abord traverser la rivière.

Arrivé au point culminant, le randonneur même pas fatigué peut jouir d'une vue majestueuse sur la pénéplaine des Snowy Mountains.
LesAborigènes appelaient le sommet Tar Gan Gil. L'explorateur d'origine polonaise Strzelecki le nomma Kosciuszko en l'honneur de son compatriote-héros de guerre Kosciuszko.
En redescendant je fais pipi dans les toilettes les plus hautes d'Australie. Voila voila. Ca fera bien sur mon cv ça, ce goût du challenge...
Retour sans anicroches aucune.
Rien d'exceptionnel par la suite : je roule jusqu'à la tombée de la nuit, plante la tente sur une aire de pic-nic. Réveillé par un kookaburra au petit matin, avec son cri si spécifique :
Koo-hoo-hoo-hoo-hoo-ha-ha-ha-ha-haaaa.
Dernière journée sur la route, direction Sydney, fin du voyage.
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